Et oui ici, nul super héros ou autre superbe femme sublime.
Ici, je vais conter une drôle d’histoire.
Notre héroïne, car oui il y en a une tout de même est une minuscule, minusculissime jeune femme.
On pourrait même dire un petit bout de femme.
On la remarque à peine tant elle est minuscule. Vous voyez l’image.
C’est comme si elle était à peine aussi haute que la hauteur d’une chaussure. Et encore je suis gentille. Pas la hauteur de la tige de la chaussure, pour les connaisseurs de souliers bien sûr, mais la hauteur du pied.
Elle a appris à ne pas être vue. Elle s’en est accommodée. A force, ce n’est pas vraiment qu’elle se soit éteinte mais elle est rentrée dans sa bulle. Dans son monde à elle.
Les autres sont comme des adultes pressés, toujours en action. De temps en temps on la voit cette petite bonne femme mais cela reste un phénomène épisodique plutôt rare.
Elle se balade de pieds en pieds. Elle n’attend plus rien elle s’est comme résignée.
Parfois elle a de grandes angoisses car bon sang elle se dit que le monde est bien moche et pressé. Elle n’est plus dans l’action. Seulement dans l’attente que quelqu’un la remarque enfin. Mais sa vision est devenue étriquée. Elle a l’impression qu’elle ne voit plus que des « citadins devenus gris», des gens affairés au travail. Pris dans un rythme diabolique. Elle-même a perdu le sens de la vie.
Elle pourrait attendre là longtemps, longtemps. Et voir le temps s’étioler à l’infini.
Quoique sûrement à un moment sa peau va se flétrir et son cœur arrêter de battre.
Alors son corps redeviendra poussière. De jolies poussières d’étoiles qui remonteront dans un beau tourbillon, soufflé par le vent sacré, dans le ciel tout là-haut. Et même bien au-delà. C’est certain. Alors son Ame retournera chez elle, dans la félicité.
Et voilà son esprit était reparti dans les songes !
Mais elle ne pouvait pas passer sa vie avec la tête dans les étoiles. Si elle était là ici sur terre, si perdue, si petite et si minuscule soit-elle, c’est qu’il y avait forcément une bonne raison.
Les gens pressés ne la voyaient pas.
Et elle, c’est comme si elle avait une peur bleue des gens de la société, des conformistes comme elle les appelait.
Comme si elle ne faisait pas partie de ce monde-là. Mais alors pas du tout.
Elle se sentait aussi rejetée, terriblement rejetée. Comme s’il lui était impossible de communiquer avec eux.
Son monde était diamétralement opposé à ceux d’en haut (au-dessus des chaussures).
Elle ne se sentait pas à la hauteur, décalée.
Et ils étaient si nombreux et elle si seule, pensait-elle.
Au vu de sa taille, c’était bien le cas de le dire !!!!
Elle avait développé tout un tas de choses qui la mettaient encore plus dans la certitude de ne pas être aimée ou acceptée car elle se sentait si bizarre et étrangère.
Par exemple elle s’était coupée du monde. Cela avait ses avantages mais aussi ses inconvénients.
Car cela la laissait enfermée. Elle était persuadée de n’être rien de plus qu’une jolie petite poupée que l’on pourrait placer sur un meuble en guise de décoration.
Une simple poupée. Pour ne pas souffrir elle avait développé des armes redoutables à l’intérieur d’elle-même.
Par exemple, elle parlait peu, ne donnait plus son avis, elle souffrait dans son ventre, elle n’osait pas dire non, elle était aussi méprisante, un peu hautaine parfois…
Mais surtout très triste et perdue !!!
En pensant qu’elle était insignifiante, elle s’empêchait de vivre sa vie.
Enfin c’est aussi parce qu’elle avait très peur de la vivre sa Vie.
Elle avait même bloqué l’accès à son monde intérieur et à sa connexion avec le Divin.
Car personne ne la croyait et personne ne partageait ses idées, idéaux et aspirations. Dur dur tout de même.
Elle se secoua !!!!
Elle ne pouvait plus vivre comme cela. Tout cela avait certainement un sens. Et même si elle se sentait insignifiante et inexistante, elle allait tenter le tout pour le tout.
C’était dur car elle avait vraiment l’impression d’être coupée de tout et de tous.
Comme si elle était seule au monde.
Mais elle décida de se donner une chance et de donner une chance à la vie.
Elle quitta sa chaussure préférée. Et elle sauta……. dans le vide !!!!
Elle tomba à côté d’un soupirail.
Et là, elle vit une sorte de petite lanterne qui clignotait. Elle s’engouffra dedans.
Qu’elle ne fut pas sa surprise. Elle descendit, guidée par de jolies lumières, de toutes les couleurs de l’arc en ciel.
C’était si beau à l’intérieur.
Elle n’aurait jamais cru cela. Soudain elle les vit apparaitre, C’était de jolis êtres.
Chacun était différent mais tous brillait d’Amour et de Joie.
Ils l’entourèrent dans une danse légère et pleine de grâce.
Elle se découvrait dans chacun d’entre eux. C’est un peu comme si chacune de ses qualités brillait. Comme les nombreuses facettes d’une boule lumineuse.
Quel soulagement de les rencontrer. Visiblement elle était attendue en plus.
Et fêtée et célébrée !
Wahou quelle chance !!!! Elle avait bien fait de suivre son amie l’audace.
Ici il y avait comme un grand tunnel. Au bout de ce tunnel, s’étendait un monde magnifique.
La nature, les couleurs, les mélodies, remplaçaient l’asphalte et la grisaille.
Ici le temps semblait suspendu.
Les animaux étaient en liberté. Chacun vivait en harmonie.
Les notes de créativité montaient de toutes parts ici et là.
Certains peignaient, d’autres construisaient, d’autres cherchaient et étudiaient, certains aidaient les gens pressés à revenir à eux-mêmes, dans la beauté de leur cœur….
Chacun avait sa place. Et c’était tellement beau et apaisant.
Il y avait beaucoup à faire, créer. Mais cela se faisait dans le calme et la douceur de l’instant. La planète et le monde avait besoin d’eux. Et ils avaient besoin d’elle aussi.
C’est juste qu’elle s’était trompée d’étage pendant un certain temps.
Alors elle gouta à ses spécificités, celles-là mêmes qui la rendaient Unique, et elle découvrit la Joie en elle. L’amour aussi.
C’était un véritable bonheur de partager ses dons avec les autres. Quel enrichissement permanent.
Malgré les difficultés du monde des gens pressés et froids, son cœur était rempli de félicité et d’amour.
Elle était en paix, au service de la beauté, de Dieu, de l’Univers, de cette source profonde et intarissable que l’on appelait l’Amour.
Ses yeux voyaient désormais à travers l’amour, alors elle distinguait le faux du vrai.
Et retrouvait ainsi sa véritable essence.
Son cœur s’ouvrit encore et encore si bien qu’elle aima aussi le monde du dessus.
La vie et le monde dans sa Globalité.
Car elle savait que pour beaucoup des gens pressés une lueur résidait tout au fond d’eux-mêmes. Une petite flamme qui n’était pas éteinte et qui avait grand besoin d’être ravivée.
Pour tous ceux qui le souhaitaient elle serait là pour raviver cette petite flamme.
Pour qu’elle grandisse et réchauffe leur cœur et leur conscience.
Elle savait désormais qu’elle ne se tromperait plus d’étage et qu’elle était grandement aimée et bénie par la Vie.
Elle vivait également auprès de son grand Amour entourés de leurs enfants, de leurs animaux, des rires, de la joie, du bonheur. Baignés ensemble dans l’Abondance de la Vie.
Anne Gougeon
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